Michel Kevorkian nous a quitté le 30 août 2017, après un long combat contre la maladie. Figure de la communauté, il avait très tôt embrassé la profession du BTP à l’international, impliqué dans l’ingénierie des grands ouvrages tels que le pont sur le Tage, au Portugal, ou les métros, d’Alger ou de Tel Aviv, des centrale nucléaires, en Chine, ou thermiques, au Vietnam ou au Pakistan, mais également sur des chantiers spécifiques en Guyane, comme le pas de tir d’Ariane 5, ou en Ukraine, sur le site de Tchernobyl.

Michel Kevorkian avait sillonné les 5 continents sur plus de 30 ans, mais c’est en 1975, sur son premier grand chantier à Ispahan, en Iran, qu’il rencontrera, un jour de congé passé dans la communauté de la nouvelle Julfa, Armineh, son épouse.

Malgré ses longues absences au sein de la communauté arménienne de France, Michel Kevorkian gardait un contact très fort avec tous ses acteurs et demeurait très informé à son sujet.

Il s’était fait son ambassadeur, à chaque fois qu’il le pouvait, auprès des Arméniens du monde entier qu’il rencontrait au gré de son activité.

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Mais Michel Kevorkian avait aussi un rêve. A l’approche de la retraite, au fil de ses nombreux voyages en Arménie, il avait conçu le projet d’un institut de hautes études liées aux métiers du BTP en Arménie. Cette idée consacrait, à ses yeux, l’excellence française qu’il louait dans les domaines de la construction, mise au service d’une nation qui a longtemps brillé par son architecture. Elève du Collège Mekhitarian, il se souvenait que pour bien aimer son épouse, La France, il faut vénérer sa mère, l’Arménie.

Dès 2011, il fondait l’Association ASIFA-BTP (Association de Soutien à l’Institut Franco-Arménien du BTP en Arménie) à laquelle il agrégeait, au delà du cercle d’arméniens proches, ses amis de la profession du BTP et de l’enseignement supérieur qui faisaient autorité dans leur domaine.

C’est fort de cette armée mexicaine que Michel Kevorkian a réussi à convaincre, en très peu de temps, les plus hautes autorités arméniennes sur la nécessité pour le pays de se doter d’une telle école.

C’est ainsi que l’IFA-BTP (Institut Franco-Arménien du BTP) a été inauguré dès le mois de Mai 2014, ouvrant ses portes au sein du campus de l’Université Franco-Arménienne de Erevan, pour créer un lycée professionnel, une école d’ingénieurs, un centre de recherche et un laboratoire.

C’était sans relâche que Michel Kevorkian travaillait à l’édification de cet institut unique en Arménie et il aura assumé sa fonction de président jusque dans les derniers jours de sa 67ème année, soutenu par sa femme Armineh et ses enfants Nora et Sevag.

Que mémoire à ce grand patriote, soit rendue.

 

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lundi 11 septembre 2017