Le 08.06.215
Nous avons lu sur le site en français des Nouvelles d’Arménie, que Claude Mutafian aurait fait une déclaration selon laquelle « le Haut-Karabagh doit céder à l’Azerbaïdjan des territoires conquis inhabités » ….
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=112808
Nous pouvons évidemment contester cette déclaration, ou bien mettre en doute le fait que Claude Mutafian aurait fait cette déclaration.
Toutefois au-delà du fait que cette déclaration est réelle ou pas, c’est la question du renoncement, en général qui mérite qu’on s’y intéresse.
Le renoncement, tel que présenté dans cette déclaration, est présenté sous forme d’un compromis politique qui aboutirait à une réconciliation. Pourtant nous sommes face quotidiennement à un rapport de force qui engendre des pertes humaines, renoncer dans ce cas précis reviendrait à baisser sa garde, c’est-à-dire, de renoncer à garder sous contrôle un ennemi qui tue quotidiennement nos fils depuis 1988.
Nous n’avons eu et nous ne pouvons avoir aucune garantie d’une fin d’agression totale sur les populations arméniennes, on parle ici de crimes contre l’humanité (Bakou, Soumgaït, Malagha) et la civilisation (cimetière de Djugha).
Ensuite seul, le pouvoir politique du Haut-Karabagh ne peut décider de quoi que ce soit dans ce domaine, et encore moins de céder un territoire qui juridiquement ne fait aucunement partie de l’Azerbaïdjan. L’Artsakh appartient à la nation arménienne.
Pourtant, le renoncement (par certains) des droits du peuple arménien est un phénomène récurrent et notoire.
Ce que pourrait (méfiez-vous des contrevérités) déclarer Claude Mutafian concernant la frontière entre l’Artsakh et l’Azerbaïdjan, d’autres le font tous les jours concernant la frontière entre l’Arménie Occidentale et la Turquie.
Bien entendu, ce sera sans effet réel, et les déclarations ne pourront rien changer au niveau juridique. La question de la frontière entre l’Artsakh et l’Azerbaïdjan est liée à l’article 92 du traité de Sèvres (Traité de Paix international).
Plutôt que de mettre en place des négociations pour régler la question des frontières, l’Azerbaïdjan a voulu profiter du tremblement de terre et de la crise sociale qui s’en est suivie en Arménie orientale pour s’en prendre aux populations civiles et perpétrer un nettoyage ethnique.
La guerre déclarée par l’Azerbaïdjan au peuple arménien d’Artsakh a été une erreur profonde de l’Azerbaïdjan. Elle a éveillé l’esprit de résistance des patriotes hays et elle a permis aux Arméniens d’Arménie Occidentale d’affirmer leur droit à l’auto-détermination.
Ce qui est étonnant c’est plutôt, que plus personne ne parle du Traité de Batoum du 4 juin 1918, entre le gouvernement Dashnag et l’Etat turc, une semaine après Sardarabad. Traité qui revient à donner à la Turquie et indirectement à l’Azerbaïdjan le Zanguezour et la région de Lori.http://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_Batoum
Ce traité a eu lieu en pleine première guerre mondiale entre un gouvernement (arménien) et un Etat (la Turquie) membre de la Triple Alliance en guerre contre la Triple-Entente, avant même l’armistice de Moudros (30 octobre 1918) et qui a perpétré le génocide des Arméniens.
Le Conseil National d’Arménie Occidentale