L’association culturelle « Arménia » tenait vendredi 24 février à la salle Cheneviers de la MJC Jean Moulin une conférence sur « « Les Arméniens sont 70 000 ou 9 millions en Turquie aujourd’hui ? » réalisée par Krikor Amirzayan, président d’« Arménia » et correspondant de la presse arménienne et Khosrof Iliozer, natif de la ville de Malatia en Arménie occidentale.
Le public avait largement répondu présent. Parmi ce dernier le pasteur Luder Nassanian (église Maranatha de Valence), le père Krikor Mikaélian de l’église catholique arménienne de Valence, ainsi que Wilfrid Pailhes et Georges Ishacian élus de Bourg-Lès-Valence et Georges Rastklan adjoint au maire de Valence et co-président du C24 Comité du 24 Avril. Un responsable de la FRA (Fédération Révolutionnaire Arménienne) de Valence était également présent comme trois membres de l’Arménie Occidentale avec son président Arménag Abrahamian, Lydia Margossian la responsable de la diplomatie et le président du Parlement, Simon Daronyan originaire de Mouch en Arménie Occidentale.
Krikor Amirzayan présenta les régions aujourd’hui situées en Turquie qui faisaient partie de l’Arménie occidentale jusqu’au génocide de 1915, où les Arméniens subsistent encore en grand nombre, mais qui pour leur survie furent majoritairement islamisés. Et ils seraient des millions. Des Arméniens qui sont nombreux dans la région de Dersim au centre-est de Arménie Occidentale, ainsi que sur les bords de la Mer Noire dans la partie est de l’Arménie Occidentale. Ces derniers, appelés Hamshens parlant un forme d’arménien seraient au nombre de plusieurs millions dans la partie orientale de la Mer Noire, répartis tant en Arménie Occidentale, Turquie, qu’en Géorgie et en Russie.
Khosrof Iliozer, par de nombreux témoignages a évoqué l’origine arménienne de nombreux hommes politiques actuels de la Turquie. Des origines qu’ils rejettent et qui les cachent, au profit de leur carrière. « Car en Turquie, il est difficile encore aujourd’hui de s’affirmer comme Arménien, tant la pression nationaliste est immense sur ses minorités nationales » dit Khosrof Iliozer.
Sur une grande carte réalisée pour l’occasion, Krikor Amirzayan montra les zones actuelles de peuplement d’Arméniens. Parmi ces dernières Tigranakert au sud-est de l’Arménie Occidentale et la région de Aleksandrett et Samosat à la frontière turco-syrienne, récemment touchée par le séisme. Tandis que les villes d’Ourfa, Ayntap et Malatia avaient jusqu’au génocide une importante population arménienne.
Arménag Abrahamian intervient en expliquant dans ses détails cette présence arménienne en Arménie Occidentale occupée ainsi que les droits légitimes de ces Arméniens, population autochtone. Il a également démontré la validité du traité de Sèvres signé en France en 1920 et qui délimite les frontières de l’Arménie occidentale. Une intervention très appréciée par le public avec de nombreuses échanges. Intervention également de Lydia Margossian affirmant ses interventions diplomatiques au profit de l’Arménie occidentale auprès des instances internationales et de Simon Daronyan démontrant la légitimité du peuple arménien sur ses terres d’origine.
La présentation avec de nombreux éléments précis de cette présence arménienne dans la Turquie actuelle a permis au public de mieux comprendre la situation des minorités nationales en Turquie et les problèmes auxquels ces minorités -particulièrement les Arméniens- sont confrontées. En conclusion, le chiffre des 9 millions d’Arméniens en Turquie étant largement partagé au regard de nombreuses interventions du public et des responsables de l’Arménie Occidentale.
Après la présentation, un débat animé avec des interventions, notamment de Simon Melkonyan, Sarkis Jamaordzian, Georges Rastklan, Georges Ishacian, la rencontre très animée s’est terminée autour de quelques verres de l’amitié et des pâtisseries arméniennes.
