
De nombreuses personnalités étaient présentes vendredi 21 avril à la salle Cheneviers de la MJC Jean Moulin à Bourg-Lès-Valence, au débat de l’association culturelle « Arménia » sur « Un nouveau génocide des Arméniens peut-il se reproduire ? ».

Vendredi soir parmi mes personnalités présentes notons la présence du pasteur Luder Nassanian de l’église Maranatha qui va nous quitter la région et rentrer à Chypre pour une retraite bien méritée, ainsi que le pasteur Hagop Koujikian de l’Eglise Evangélique arménienne de Bourg-Lès-Valence et le père Krikor Mikaélian de l’Eglise Catholique arménienne de Valence. Etaient également présents des membres éminents du gouvernement de l’Arménie Occidentale, avec son Président Arménag Aprahamian et ses membres Lydia Margossian la chef de la diplomatie. Sans oublier Georges Eretzian président de l’ACFOA (les Anciens Combattants Français de Drôme-Ardèche), Khosrof Iliozer président de l’Amicale de Malatia et d’Idje-Val, Jean-Marc Abattu ex-président de l’Office des Sports Valentinois et grand ami de l’Arménie, et Alain Euksuzian, vice-président d’« Arménia » et de l’association « La Route de Sarkis ».
Avant de commencer le débat, Krikor Amirzayan, le président d’« Arménia » a rappelé les rendez-vous du 24 Avril est la Journée de la commémoration du 108e anniversaire du Génocide des Arméniens.
Il a également rappelé qu’à Privas, capitale de l’Ardèche, dimanche 23 Avril à 14h00, le maire de Privas, Michal Valla inaugurera un khatchkar arménien, le premier monument commémoratif du Génocide Arménien de la ville. La cérémonie se passera en présence du Préfet de l’Ardèche. Evènement qui sera suivi d’un concert de jeunes arméniens à 15h30 dans l’église Saint-Thomas puis une réception en Mairie de Privas au terme du concert.
Le président « Arménia » rappela les éléments du thème de la soirée : « Un nouveau génocide arménien peut-il se reproduire ? ».
Un thème d’une actualité brûlante à la veille de la commémoration du 108e anniversaire du génocide arménien, le 24 avril. Avec l’Artsakh (Haut-Karabagh) qui vit sous le blocus azéri imposé depuis le 12 décembre dernier, privant les 120 000 habitants -dont 30 000 enfants- de l’Artsakh, de tout lien avec l’extérieur. La seule route qui lie l’Artsakh à l’Arménie et au monde extérieur, le corridor de Latchine étant soumis à un blocus de la part de l’Azerbaïdjan.
Deux faits : lors de la guerre de 44 Jours en Artsakh, Erdogan le dictateur turc, évoquant les Arméniens qui résistaient tant bien que mal, a appelé ces Arméniens de « restes de l’épée » un terme péjoratif et vexatoire qui identifie les Arméniens survivants du génocide. Erdogan promettait de terminer le travail du génocide contre les Arméniens en les éliminant, ces « restes de l’épée ».
De son côté, le président Azéri Ilham Aliev, lors de cette guerre de l’Artsakh affirmait pour ces Arméniens, « vouloir chasser comme des chiens ! », une volonté également très claire de terminer le génocide.
Le président d’« Arménia » rappela qu’il y a plus d’un siècle, l’écrivain Français Romain Rolland, Prix Nobel de la Littérature en 1915 écrivait dans un texte dédié aux peuples assassinés : « Il s’agissait de l’assassinat prémédité, exécuté de sang-froid, de tout un peuple. Il n’était pas un gouvernement d’Europe qui ne le sût, qui ne s’y attendait… Et cependant, aucun, pour les raisons politiques, ne tenta rien, ne voulut rien faire pour les empêcher. Et pas une voix dans notre grande presse ne s’éleva pour les condamner.
Je vois alors certains hommes qui hurlaient au crime pour Dreyfus, en délirant de douleur sincère et de fureur, et en même temps, faire les sourds quand on leur parlait de l’Arménie ». Pour le président d’« Arménia », ce texte de Romain Rolland, on a étrangement l’impression qu’il est écrit aujourd’hui en 2023. Ce sourd silence de la communauté internationale face au drame qui se joue en Arménie et en Artsakh !
A l’heure où les Arméniens appellent la communauté internationale à réagir avec plus de force avec notamment l’envoi de Casques bleus de l’ONU ou des moyens de défense à la frontière de l’Arménie agressée, à l’heure où la population de l’Artsakh vit sous le blocus turco-azéri, comment ne pas penser à un second génocide des Arméniens, avec les mêmes acteurs qu’en 1915, à savoir la Turquie renforcée par un nouveau venu qui a le même esprit génocidaire, l’Azerbaïdjan ? Et Krikor Amirzayan de rappeler que « cette semaine encore le dictateur Aliev a déclaré que les Arméniens de l’Artsakh s’ils veulent rester sur le territoire, doivent prendre la nationalité azérie…ou partir ! ».
Le débat donna lieu à de très nombreuses interventions. Tout d’abord, Armenag Aprahamian (président de l’Arménie Occidentale) a fait part de nombre d’éléments et affirma que « le génocide des Arméniens, car il faut bien affirmer le génocide des Arméniens et non le génocide arménien, qui débuta en 1894…continue encore aujourd’hui. C’est ce même génocide entrepris par le sultan Abdulhamid II, qui continua par les Jeunes Turcs se poursuit. Il y a un véritable plan génocidaire établi qui vise à éliminer les Arméniens de leur territoire séculaire de l’Arménie ».
Interventions également de Sarkis Jamakordzian, Georges Eretzian, Khosrof Iliozer, Simon Melkonyan et Alain Euksuzian qui confirmèrent que les Arméniens, peuple en danger de disparition, sont dans une phase génocidaire continue.
« Mais ils résistent et résisteront encore (…) ils sont sur leur territoire depuis plus de 8 000 ans et ils ont une force mentale formée au cours de ces millénaires, avec une certaine vue des choses, de la sagesse et de la force » intervint Armenag Aprahamian.
Lydia Margossian intervint pour présenter l’ensemble des actions juridiques auprès des organisations internationales visant à défendre les droits de la nation arménienne.

Le Pasteur Luder Nassanian, avant le débat, prit la parole pour féliciter l’action de l’association « Arménia » et de ses membres et de son président pour faire connaitre la cause arménienne en diffusant l’information. Armenag Aprahamian et Lydia Margossian remirent des cartes d’identité de l’Arménie Occidentale à plusieurs membres de l’association « Arménia ». Puis la médaille de « l’Ordre national du mérite de l’Arménie Occidentale, médaille Boghos Nubar » à Krikor Amirzayan pour son apport à l’information arménienne et la cause arménienne depuis des décennies.

Prochain rendez-vous d’« Arménia » le vendredi 26 mai (salle Cheneviers, MJC Jean Moulin à Bourg-Lès-Valence avec une table-ronde autour du thème : Les Arméniens, peuple du passé ou d’avenir ?
https://www.youtube.com/watch?v=LkmKO1fYziU