L’étude des mémoires d’Abdul Hamid confirme le fait que les origines de la falsification de l’histoire de l’Empire ottoman et de la négation du génocide commis contre les Arméniens, circulant dans l’historiographie turque pendant des décennies après la destruction de l’Empire ottoman en 1923, ont commencé pendant l’existence de l’État ottoman et non seulement à l’initiative d’Abdul Hamid II en Europe occidentale, mais aussi en Arménie Occidentale même, dont l’une des preuves éclatantes est la présentation subjective et biaisée des réalités historiques par l’ancien sultan. 

Les affirmations de la partie turque selon lesquelles les Ottomans poursuivaient une politique « pro-arménienne », que les Arméniens d’Arménie Occidentale n’avaient jamais mené de lutte de libération nationale et que tous les « troubles » avaient été provoqués par des forces étrangères, et qu’en 1894-1896 les massacres n’étaient que des affrontements arméno-turcs qui causèrent des pertes des deux côtés, Abdul Hamid fut l’un des premiers à les mettre en circulation.