Avant de revenir de Berlin déçue et désabusée, la délégation de Khrimyan envoie sa plainte au président du Congrès Bismarck. « Les Arméniens apprendront maintenant qu’ils ont été trompés, ou qu’ils étaient pacifiques, que leurs droits n’ont pas été reconnus, ou qu’ils n’ont rien fait pour préserver l’indépendance de leur ancienne église et leur ancienne nationalité. » 

En prévision des réformes attendues, les relations interethniques déjà tendues se sont détériorées, la question arménienne a été combattue par les Kurdes et le conseil militaire kurde a été provoqué à se venger du peuple arménien désarmé, en représailles à l’article 61 de la Convention de Berlin. Pacte « pour protéger les Arméniens des Kurdes et des Circassiens ». 

Khrimyan avait raison d’écrire. « Il ne fait plus aucun doute qu’une union kurde s’organise à l’instigation du gouvernement qui veut paralyser la question arménienne en lui opposant une nouvelle question, la kurde. L’esprit de cette union est la politique ottomane. Quant aux Arméniens, ils se sont rendus compte très tard que les dirigeants de l’Europe capitaliste se réunissaient à Berlin non pour régler le sort des petites nations, mais pour conclure des accords internationaux ordinaires, sans tenir compte de la volonté du peuple et contre les intérêts vitaux de la Telle est l’essence de la diplomatie bourgeoise, qui est par nature incapable et n’a jamais cherché à résoudre équitablement les problèmes vitaux des petits peuples, et pas seulement des petits. 

Le Congrès de Berlin était une « comédie insolente » diplomatique. Il visait à distraire et à tromper l’humanité avancée. Les décisions du Congrès sont d’une nature manifestement injuste. L’Arménie Occidentale occupée a été pillée. Les terres de l’Empire ottoman ont été occupées par l’Angleterre et l’Autriche-Hongrie. Les Bulgares et les Arméniens d’Arménie Occidentale ont été renvoyés à la domination esclavagiste de l’Empire ottoman, les condamnant à l’anéantissement physique et l’assimilation forcée. C’est l’image de la solution de la question orientale avec le principe « humaniste » à la merci de les chefs des grandes puissances de l’Europe civilisée. 

Après avoir résumé les travaux du Congrès, les historiens écrivent : « Il y aura peu de décisions aussi terribles et injustes dans l’histoire.