Deux jours avant la guerre, le vendredi 25 septembre, Khoren Ohanyan rentrait de ses positions. Le matin du 27 septembre, il reprend ses positions avec un ordre d’urgence. Son fils, Artyom, 10 ans, connaissait mieux que quiconque les jours de travail de son père et était surpris de savoir pourquoi son père était reparti, il ne faisait pas encore jour.

  Sa femme et ses deux fils, Robert, 13 ans, et Artyom, 10 ans, ont déménagé à Erevan le 28 septembre. Khoren Ohanyan était lieutenant-colonel, commandant du premier bataillon du régiment de Hadrut. Il a été tué dans la nuit du 10 novembre, jour du cessez-le-feu, par une frappe de missile anti-aérien dans la région de Martuni-Chartar.

La famille de Khoren vivait à Hadrut ces dernières années, ils sont nés dans le village d’Azok du district de Hadrut.

Armine était sûre que tout irait bien pour son mari pendant la guerre, Khoren assurait toujours à sa femme qu’il était dans un endroit sûr.

« Je m’énervais, j’ai dit : Khoren, tu parles comme si de rien n’était, tu es toujours de bonne humeur, tu es toujours au bon endroit, il m’a dit, d’être triste qu’est-ce qui va changer, si je suis triste, dit-il « Ces soldats ne sont pas tristes ? », je dois servir d’exemple, non ? », se souvient Armine.

On ne savait rien de l’endroit où se trouvait Khoren. Lorsqu’Armine a demandé, son mari a répondu. « L’important c’est que je sois en vie pour dire ce qui devrait changer ? »

Après la mort de son mari, des amis de l’armée ont informé que Khoren se trouvait à Hadrut pendant la guerre, puis à Mataghis et Martouni.

Artyom se souvient encore des jours de garde de son père, Khoren rentrait généralement de son poste le vendredi, il rappelle à sa mère et à son frère que si son père était en vie, il serait rentré à la maison le vendredi. Armine a parlé pour la dernière fois avec son mari dans la soirée du 9 novembre, à 21h00. Avec son calme habituel, Khoren a dit à sa femme que tout va bien, qu’il est à Martouni. Ils ont longuement parlé ce jour-là, Khoren a posé des questions sur tout le monde, puis a dit à sa femme qu’ils le montreraient bientôt à la télévision.

Il a reçu la médaille « la Croix de Combattant » du premier degré, mais je n’ai pas besoin de ça, j’avais besoin qu’il soit à mes côtés, pour aider nos enfants à atteindre leurs objectifs… » dit Armine en parcourant les photos de Khoren.

Khoren Ohanyan avait 36 ​​ans. Après avoir obtenu son diplôme de l’Université militaire Vazgen Sargsyan, il a obtenu un emploi dans l’unité militaire d’Ivanyan, puis dans le régiment de Hadrut.