
1920-2023, les leçons non retenues de l’histoire
La politique de l’Arménie Orientale (Arménie russe) diffère déjà de la politique de l’Arménie Occidentale (Arménie turque)
Le 29 septembre, les troupes arméniennes se retiraient déjà de Sarighamish et de Kaghzvan (Arménie Occidentale). En Arménie Orientale, les hommes de moins de 37 ans sont enrôlés et la peine de mort est prononcée en cas de désertion.
Le 14 octobre, les forces arméniennes lancent une contre-attaque. Le gouverneur de la région de Shirak, Karo Sassouni, écrit que l’armée arménienne comptait environ 12.000 personnes, selon d’autres sources, environ 8.000 personnes. Les Arméniens n’avaient pas une évaluation complète des forces turques. Sassouni écrit que, selon le général Silikyan, le nombre de soldats turcs ne dépassait pas 4.000 hommes. Ce n’est qu’après avoir lancé l’attaque qu’il s’avère que les Turcs disposaient de forces beaucoup plus importantes.
Lors de l’attaque, les failles fatales de la gestion de l’armée arménienne ont été révélées. Karo Sassouni écrit que plusieurs unités militaires ont lancé l’attaque 3 à 3,5 heures plus tard que prévu, de sorte que les autres n’ont pas pu renforcer leurs positions et que les Turcs, regroupant leurs forces, ont pris l’initiative. Le ministre du placement familial Artashes Babalyan affirme également la même chose.
Lourd traités et déclin de la partie Orientale (caucasienne) de la Première République
Après la chute de Kars en Arménie Occidentale, même si l’armée arménienne n’a pas été complètement détruite et a conservé des forces importantes, elle a continué à battre en retraite dans des conditions morales et psychologiques difficiles. La désertion avait atteint des proportions considérables. Le 7 novembre, Karabekir propose une trêve, qui est plutôt un ultimatum. La partie arménienne est obligée d’accepter les demandes turques et de quitter Alexandropol, mais les Turcs ont rapidement formulé de nouvelles exigences : les Arméniens ont dû céder à la ligne Surmalu-Gare d’Araks-Montagne Aragats-Novo Mihailovka-Lorikend, qui a été rejetée. L’attaque continue et le 16 novembre, les Turcs prennent Jajur. La partie arménienne du Caucase accepte de signer une trêve et de négocier avec les Turcs, tout en faisant appel à la médiation de Moscou.
Le 22 novembre 1920, la délégation arménienne d’Erevan conduite par Alexandre Khatisyan part pour Alexandropol pour négocier avec les Turcs. Dans une dizaine de jours, un accord de réconciliation difficile sera signé le 2 décembre, selon lequel l’Arménie du Caucase perdra environ 30.000 km², Surmalu et Kars sont pris par les Turcs, et le Zangezur et le Nakhjevan par Bakou. L’Arménie caucasienne ne pouvant pas disposer d’une armée de plus de 1.200 soldats et renonça au traité de Sèvres.
Les mêmes jours, l’accord sur la soviétisation de l’Arménie caucasienne est également signé à Erevan.