Ce qui arrive aux prisonniers de guerre et aux otages arméniens à Bakou constitue une violation flagrante du droit international et humanitaire. Tout cela correspond à l’image de Bakou comme État parrain du terrorisme et du banditisme, d’ailleurs ce dernier ne cherche même pas à cacher ses crimes. 

Selon la déclaration signée le 9 novembre, les prisonniers arméniens auraient dû être restitués, alors que trois ans se sont écoulés, mais non seulement la plupart d’entre eux n’ont pas été restitués, mais aujourd’hui 40 des prisonniers de guerre arméniens sont jugés sur la base de fausses accusations. Il n’est pas exclu que de nombreux autres prisonniers de guerre subissent le même sort. Bakou utilise également des prisonniers pour mettre en œuvre ses projets politiques. La preuve irréfutable en a été obtenue en 2021, lorsque les médias azerbaïdjanais ont publié le 15 juin une partie de la conversation entre le président du pays, Ilham Aliyev, le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, et son épouse, Emine Erdogan. En 2021, lors de leur voyage dans la ville occupée de Chouchi en Artsakh, où Erdogan et Aliyev discutèrent de la question du retour des prisonniers arméniens en échange de cartes des zones minées de l’Artsakh. Aliyev a admis que s’ils obtiennent des cartes complètes des champs de mines, ils auront un grand avantage, car il faudra au moins 10 ans pour nettoyer ces zones.

Il convient également de rappeler que lors de la visite dans les territoires arméniens occupés, Ankara et Bakou ont signé la Déclaration de Chouchi, dont le but était la « coopération d’après-guerre et la promotion de la stabilité dans la région » entre la Turquie et l’Azerbaïdjan. Le cœur de la déclaration était la coopération en matière de défense, selon laquelle ils devraient s’entraider « en cas de menace ou d’attaque contre l’indépendance ou l’intégrité territoriale de l’un des deux Etats par un Etat tiers ».

Il est clair que le terme « État tiers » signifiait avant tout l’Arménie, contre laquelle la tristement célèbre déclaration de Chouchi vise l’usage des forces militaires. Nous avons déjà vu les conséquences de cette déclaration en 2023. En d’autres termes, ni la Turquie ni l’Azerbaïdjan ne sont enclins à la paix régionale et continueront à mettre en œuvre une politique agressive contre l’Arménie et le peuple arménien.