
Lors des événements qui se déroulent à Sassoun, la perception et la présentation de la politique des grandes puissances dans la presse arménienne orientale sont d’un grand intérêt. Il convient de noter que parmi les grandes puissances, la position de la Grande-Bretagne est particulièrement discutée et présentée. En témoigne même l’observation exagérée du rédacteur en chef du journal « Le Marteau », Araskhanyan, selon laquelle. « …Le problème des Arméniens d’Arménie Occidentale est devenu, depuis des mois, un problème anglais. » Les observations du journal « Le Marteau », sur la politique britannique ne représentent pas toujours la réalité objective.
Ainsi, le rédacteur en chef ne voit qu’un seul acteur dans la résolution du problème des Arméniens d’Arménie Occidentale : la Grande-Bretagne. « Nous avons vu que la question du massacre de Sassoun soulevait la question turco-arménienne en général, notamment en Angleterre. Par conséquent, en Angleterre, ils n’avaient pas l’intention de considérer le problème arménien comme réglé en achevant la tâche consistant à former une commission d’enquête. Le problème de l’introduction des réformes en Arménie turque est apparu au premier plan… ».
Dans le journal « le Nouveau Siècle », il y a aussi un certain nombre de publications qui font référence à la politique de la Grande-Bretagne, et la question des Arméniens d’Arménie Occidentale est considérée dans le contexte de la politique des deux partis britanniques : les conservateurs et les libéraux. Le journal nourrit des attentes plutôt positives à l’égard de la Grande-Bretagne.
Le journal fait également référence à la politique française. Pourtant, le journal « le Nouveau Siècle » manque du même enthousiasme pour la position de la France. Par ailleurs, parlant de l’intérêt de la France pour la question des Arméniens d’Arménie Occidentale, il est mentionné : « Quels avantages d’État une Arménie autonome et des États arméniens réformés apporteraient-ils à la France ? À quel poste, à quelle direction ils contribueraient – aucun. » Considérant le contrepoids à l’Angleterre comme le motif principal de la politique française, le célèbre Sapah-Gyulyan du parti Hinchak écrit dans sa chronique que « …actuellement, la position de la France sur la question arménienne est de prendre la direction russe, dans la mesure du possible de ne pas contrarier la Turquie « , et de s’opposer à l’Angleterre si nécessaire.