Par Arménag Aprahamian
Rappels historiques:
– 24 juillet 1908 : la Révolution jeune turque oblige le sultan à rétablir la Constitution de 1876 et le parlement, dont le premier président sera, de 1908 à 1912, Ahmed Riza, brièvement premier ministre après la Première Guerre mondiale
– 8 novembre 1908 : fin des opérations électorales
– 17 décembre 1908 : première session du nouveau Parlement ottoman
– 17 décembre 2004: Décision du Conseil européen à Bruxelles, sur la poursuite du processus de négociations d’adhésion de la « Turquie » à l’Union européenne débutant officiellement le 5 octobre 2005.
– 17 décembre 2004 : Déclaration officielle du Conseil National d’Arménie Occidentale à Chouchi (Artsakh)
A plus d’un siècle de la première session du nouveau Parlement ottoman, et du déclenchement du plan d’extermination du génocide turc sur les populations arméniennes de en Cilicie et plus généralement en Arménie Occidentale de 1894 à 1923, et le chaos au Moyen-Orient, nous voici face à une réunion d’une importance extrême entre le président Erdogan et le président de l’Union Européenne.
Après avoir été considérée comme une « minorité » religieuse (Millet) dans l’Empire Ottoman, en ayant eu malgré tout, la sollicitude du traité de San Stefano, puis dans une moindre mesure du traité de Berlin en 1878, après avoir été adoptée par les instance internationales, l’existence de projets de réformes en Arménie Occidentale jusqu’en 1914, nos droits nationaux ont cessé d’exister pour le nouveau Parlement ottoman depuis sa première session le 17 décembre 1908, nous transformant provisoirement du statut d’Arménien autochtone à Arménien ottoman puis à Arménien turc, et pour finir à turc d’origine arménienne.
La notion même d’Arménie (Occidentale), puis de provinces arméniennes jusqu’alors reconnues, n’a pu lieu d’être par les protagonistes de l’Assemblée ottomane, processus de falsification jusqu’aux désignations géographiques, végétales, minérales et animales, on en passe et des meilleurs….
La suite vous la connaissez, anéantissement de la nation arménienne sur ses terres en Arménie Occidentale ….. Jusqu’à l’émergence d’une république dite « Turque » de 1920 à 1923, dont nous serions un micro-organisme, enfin pour ceux qui le souhaitent, les autres se transformant en une « diaspora », entité difforme et diffuse, élastique et sans contrainte ni spirituelle ni matérielle.
Sans aucune référence à la dernière déclaration sur les droits des Peuples autochtones votée par l’ONU le 17 septembre 2007, sans aucune référence au contenu de la résolution du Congrès américain, approuvé le 10 octobre 2007, l’Union européenne approuve toujours une Résolution qui nie tout simplement le droit à l’existence des Arméniens d’Arménie Occidentale.
Le Conseil National Arménien dénonce clairement la manipulation qui consiste à mettre en balance, d’un côté la reconnaissance du crime de génocide à l’encontre du peuple arménien d’Arménie Occidentale et de l’autre la négation totale des droits nationaux des Arméniens rescapés du génocide, droit à l’autodétermination, droit à l’existence en tant que tel, droit aux terres, territoire et ressources.
Alors que le Congrès américain, après la Douma russe et plusieurs autres États considèrent à juste titre les Arméniens comme un peuple premier en Arménie Occidentale, le contenu de la Résolution « négationniste » du Parlement Européen prétend que les Arméniens seraient établis dans l’Empire ottoman et selon l’article 2 qu’une reconnaissance ne peut donner lieu à aucune revendication.
« 2- est d’avis que les évènements tragiques qui se sont déroulés en 1915 -1917 contre les Arméniens établis sur le territoire de l’Empire ottoman constituent un génocide au sens de la convention pour la prévention et la répression de crime de génocide, adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU, le 9 décembre 1948 ; reconnaît cependant que la Turquie actuelle ne saurait être tenue pour responsable du drame vécu par les Arméniens de l’Empire ottoman et souligne avec force que la reconnaissance de ces évènements historiques en tant que génocide ne peut donner lieu à aucune revendication d’ordre politique, juridique ou matérielle à l’adresse de la Turquie d’aujourd’hui ;
L’Union européenne comme toute organisation internationale, a pour responsabilité de respecter et d’appliquer les Traités (Traité de Sèvres) et le droit international sans quoi, elle devra assumer une expansion des conflits y compris sur les territoires des Etats membres.
Western Armenia News