KARIN – La conférence de San Remo est l’une des réunions internationales d’après le premier conflit mondial qui se penche sur le destin de l’empire ottoman. Elle doit déterminer la destinée des multiples engagements et accords contradictoires du temps de la guerre (correspondance Hussein-McMahon, accords Sykes-Picot, déclaration Balfour…).
Prenant place du 18 au 26 avril 1920, elle rassemble des représentants français, britanniques, italiens, grecs, belges et japonais. Les diplomates se penchent alors sur le sort des provinces arabes de l’empire ottoman, en préparation à la conférence de Sèvres d’août suivant qui doit se concentrer, elle, sur le cœur de la Turquie.
On y fixe définitivement l’attribution de la Palestine à la Grande-Bretagne, sous la forme d’un mandat qui lui est accordé par la jeune Société des nations. Les conditions précises en sont déterminées en juillet 1922 (conférence de Londres) : d’ores et déjà est alors reprise officiellement la déclaration Balfour de novembre 1917, qui engage Londres à la mise en place d’un « foyer national juif » en Palestine. Londres hérite également du mandat sur la Mésopotamie (actuel Irak).
La France quant à elle reçoit mandat pour administrer la Syrie, la Cilicie et le Liban. Paris renonce donc à la Palestine, et ainsi à sa place privilégiée en Terre sainte (fin du protectorat religieux français).
Les aboutissements des discussions n’ont pas force juridique : il revient à la conférence de Sèvres de les acter.
Ce sera aussi à la Conférence de San Remo, entre le 18 et le 26 Avril 1920 que les lignes principales du Traité de Sèvres ont été déterminées (durant cette Conférence, les Puissances Alliées proposèrent que les États-Unis acceptent un mandat sur l’Arménie, quelle que soit la décision du Sénat, afin que le Président Wilson définisse les frontières de l’État arménien et que son arbitrage concernant les frontières turco-arméniennes soit reconnu dans le Traité de Paix avec la Turquie).