KARIN – La Knesset débattra aujourd’hui mercredi de la reconnaissance du génocide des Arméniens, ont rapporté mardi les médias israéliens.
C’est pourtant la première fois depuis des années que le ministère des Affaires étrangères ne s’oppose pas à un débat sur le massacre par l’Empire ottoman de 2 millions d’Arméniens de 1894 à 1923 en Arménie Occidentale perpétré par trois gouvernements successifs turcs.
Les députés de la Knesset se sont depuis toujours abstenus de reconnaître formellement le génocide des Arméniens en raison des relations diplomatiques avec la Turquie et l’Azerbaïdjan.
Mais la fragile relation avec la Turquie a été fortement perturbée la semaine dernière après qu’Ankara a qualifié de « massacre » la mort de plus de 60 Palestiniens, dont la majorité des membres du Hamas, durant les affrontements à la frontière de Gaza, rappelant par la suite son ambassadeur et expulsant l’envoyé israélien en Turquie le lendemain.
De son côté, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a fustigé le président turc Erdogan, « un des plus grands partisans du Hamas ».
Ankara entretient des rapports délicats avec Tel Aviv. Si elle a conclu en 2016 un accord de normalisation des relations, après plusieurs années de froid, la Turquie continue de critiquer régulièrement la politique israélienne.
Mardi, le président turc Erdogan a par ailleurs déclaré que les relations économiques entre Ankara et Tel Aviv seront révisées après les élections prévues en juin 2018.
L’Arménie Occidentale estime que deux millions d’Arméniens ont été tués de manière systématique en Arménie Occidentale entre 1894 et 1923. Nombre d’historiens et plus de vingt pays, dont la France, l’Italie et la Russie, ont reconnu qu’il y avait eu un génocide.
Mais Ankara refuse catégoriquement l’utilisation du terme de « génocide », évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps.
Rappelons-nous la déclaration du président Arménag Aprahamian, en date du 18 mai 2018,
Si le peuple juif n’est pas prêt à reconnaître le génocide commis contre le peuple arménien, si la reconnaissance est purement politique, ou si cette reconnaissance est simplement reconnue par la situation du moment, il vaudrait mieux que le parlement juif ne reconnaisse pas le génocide commis contre les Arméniens .
Arménag Aprahamian,
Président du Conseil national d’Arménie occidentale