KARIN – Un an tout juste après leur rencontre sous les ors de Versailles, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine se retrouvent ce jeudi, à Saint-Pétersbourg, dans les salons du palais Constantin.
Après le château de Louis XIV, voici donc la résidence d’été de Pierre Le Grand : les présidents russe et français ont en commun un goût prononcé pour les décors chargés d’histoire.
Le 29 mai 2017, Macron inaugurait son entrée sur la scène diplomatique. Il affichait sans détour les multiples désaccords franco-russes. Douze mois plus tard, les solutions sont loin d’avoir été trouvées : la Syrie reste un sujet d’opposition ; le régime de sanction mis en place par les Etats-Unis et l’Union européenne contre Moscou depuis la crise ukrainienne de 2014 est toujours d’actualité ; il a même été renforcé après la tentative d’empoisonnement à Londres, en mars, de l’ex-agent double Skripal.
Fidèle au principe selon lequel il convient de «parler avec tout le monde» – singulièrement avec la Russie – Macron s’exprimera ce vendredi devant le Forum économique de Saint-Petersbourg. Jeudi, il aura eu un entretien en tête à tête, suivi d’un dîner et d’une conférence de presse avec Poutine. Les deux hommes discuteront notamment des conséquences de la décision de Trump de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien.
Selon l’Elysée, Macron et Poutine travailleront ensemble à la préservation de cet accord auquel ils se disent attachés. Cet objectif partagé pourrait-il rendre possible sinon un renversement d’alliance, du moins la reprise d’un dialogue plus constructif avec la Russie ? «Il n’est évidemment pas question d’opposer à Washington un axe Paris-Moscou», assure l’Elysée, soulignant le caractère «irremplaçable» de l’alliance avec les Etats-Unis, quelles que soient «les divergences avec l’actuelle administration américaine».
Par Alain Auffray
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