WESTERN ARMENIA – Le Centenaire de la Conférence de la Paix à Paris et du Mémorandum sur l’Arménie Occidentale a bien eu lieu au sein de la Mairie du 16ième arrondissement de Paris.
Ce moment historique nous a permis de commémorer, le Centenaire de la Conférence de la Paix à Paris et du Mémorandum sur l’Arménie Occidentale qui a débuté le 18 janvier 1919, mais aussi le Centenaire de la constitution de la Légion arménienne le 01 février 1919, noyau de la future armée nationale arménienne ainsi que, le Centenaire des Procès contre les Jeunes Turcs qui méritent aussi une intervention spécifique.
Le Président Arménag Aprahamian dans son exposé précisa que « l’objet de la conférence aura été atteint si j’ai pu vous démontrer comment à partir de l’armistice d’Erzindjan le 18.12.1917 s’est constitué un Etat arménien sur le territoire de l’Arménie Occidentale reconnu de facto par le Conseil Suprême des Alliés, que sera ensuite reconnu de jure le 11 mai 1920 ».
Le Président Arménag Aprahamian rappela aussi comment, même après que le Président Avédis Aharonian ait signé le traité de Batoum le 4 juin 1918, avec les forces kémalistes, le Président Boghos Nubar l’invita à se joindre à la Délégation Nationale Arménienne afin de soutenir le Mémorandum sur l’Arménie et de déclarer une Arménie intégrale composée d’un gouvernement unioniste arménien devant le Conseil Suprême des Alliés.
Aussi, suite à la Conférence de la Paix à Paris des Puissances Alliés, le 15 mai 1919, une Conférence Nationale Arménienne formée de délégués représentant les Arméniens de Turquie, ainsi que ceux réfugiés au Caucase, en Perse, en Mésopotamie, en Syrie, en Egypte, en Europe et aux Etats-Unis, tenait ses séances depuis plusieurs semaines à Paris, 3, avenue Montaigne.
Cette Conférence, convoquée par la Délégation Nationale Arménienne, vient de clore ses travaux et de se proroger, après avoir élaboré d’un commun accord le programme des revendications arméniennes, évalué les dommages subis par les Arméniens, et constitué une commission pour l’élaboration du statut politique du futur Etat arménien.
La nouvelle Délégation Nationale, élue par la Conférence, est composée de Son Excellence Boghos Nubar Pacha, du Professeur A. Der-Hagopian, des docteurs H. Nevrouze et K. Pastermadjian et de MM. A. Tchobanian et V. Tékéyan.
Elle travaillera de concert avec la Délégation de la République Arménienne, composée de MM. Aharonian, H. Ohandjanian et M. Bahadjanian et formera avec cette dernière la Délégation de l’Arménie Intégrale, dont la devise sera « l’Arménie Intégrale, libre, et indépendante dans ses limites historiques ».
La Conférence Nationale Arménienne s’est clôturée avec la déclaration suivante :
Au nom de la justice, au nom de notre droit séculaire, au nom des aspirations irrésistibles des deux communautés arméniennes de Russie et de Turquie, au nom de I’inéluctable nécessité historique qui, tôt ou tard, doit triompher, nous réclamons la réunion absolue et définitive de ces deux tronçons de la même nation.
Les décisions prises lors de la Conférence Nationale Arménienne ont eu pour conséquence, la reconnaissance par le Conseil Suprême des Alliées d’une indépendance de facto du gouvernement ci-dessus cité de l’Etat arménien, le 19 janvier 1920, aujourd’hui journée d’indépendance officielle de l’Arménie Occidentale selon les modalités suivantes :
Suite à la présentation officielle d’un Mémorandum par les représentants de l’Arménie à la Conférence de la Paix à Versailles, le 26 Février 1919, au commencement de l’année 1920, les Principales Puissances alliées reconnurent le gouvernement de l’État arménien comme gouvernement de fait.
Et le 27 janvier 1920, le Secrétariat général de la Conférence de la Paix avisa le Président de la Délégation Nationale Arménienne que, dans sa séance du 19 janvier 1920, le Conseil suprême avait pris les deux décisions suivantes:
« 1° Que le gouvernement de l’État arménien sera reconnu comme gouvernement de fait » ;
« 2° Que cette reconnaissance ne préjugera pas la question des frontières éventuelles de cet État ».
Le Secrétariat général ajoutait que l’ambassadeur des États-Unis lui avait fait connaître, le 26 janvier, « que le gouvernement américain se ralliait à cette solution ».
En outre, le Secrétariat général signifia, le 28 janvier 1920, au Président de la Délégation arménienne, qu’une résolution identique avait été prise par les chefs des gouvernements de France, de Grande-Bretagne et d’Italie : communication qui fut suivie d’une autre, datée du 7 mars 1920, faisant connaître la déclaration de l’ambassadeur du Japon « que le gouvernement japonais s’associait à la démarche par laquelle les gouvernements britannique, français et italien ont reconnu le gouvernement de l’Etat arménien comme gouvernement de fait ».
L’Etat arménien sur le territoire de l’Arménie Occidentale fut reconnu de jure le 11 mai 1920 lorsqu’il apposa sa signature sur le Traité de Sèvres.
Centenaire de la Conférence de la Paix
La Question Arménienne
http://www.western-armenia.eu/news/Actualite/2019/La_Question_Armenienne-1919-1920.pdf
Bassam TAHHAN – Député du Parlement de l’Arménie Occidentale
Article 434 du Traité de Versailles